Cette année, Aneo renouvelle sa participation à la DevOps REX ! A cette occasion, nous vous partageons nos retours d’expérience sur des cas concrets de DevOps.
La transformation de l’entreprise n’a de sens que si elle se fait par et pour les hommes et les femmes qui la composent. Elle doit être une dynamique permanente et fédératrice, dans une logique de changement de culture fondé sur le capital humain complet de l’entreprise.
Capillarité contre verticalité
Au sein de la plupart des entreprises, combien de collaborateurs sont considérés comme réellement engagés dans l’organisation et porteurs des changements ? Souvent peu, formant une minorité réputée en capacité et en position de décider pour le groupe. C’est généralement sur cette base que se fonde la vie de l’entreprise, ses orientations et la mise en œuvre des transformations décidées « en haut », à grand renfort de « conduite du changement » souvent longue et compliquée… et se soldant parfois par un échec, ou tout au mieux un demi-succès.
Selon cette logique qui prévaut traditionnellement, l’amélioration de l’entreprise se fait principalement au travers de celle des outils et des processus. Mais rarement des personnes. Or la transformation de l’entreprise doit être abordée avant tout par l’humain. La cause de l’échec d’un projet de transformation vient souvent de l’absence d’adhésion de la majeure partie des collaborateurs, c’est-à-dire ceux que l’on juge, par défaut, hors du cercle des décideurs. Ces collaborateurs ne sont intégrés que tardivement dans le processus de changement, au moment où celui-ci est mis en œuvre. Plus ou moins mis devant le fait accomplit – ou plutôt à accomplir –, ils peuvent difficilement porter en eux l’esprit du changement voulu.
Au vu de des organisations hiérarchiques des entreprises, il demeure essentiel que les décisions globales viennent des dirigeants. La culture DevOps émerge du terrain pour le terrain. Les visionnaires du terrain doivent convaincre leurs dirigeants et leur démontrer de la valeur ajoutée d’une telle culture. Ainsi ces dirigeants ont la responsabilité de déclencher les mouvements de transformation et de les inculquer à l’ensemble des collaborateurs. L’approche verticale de la transformation ne doit donc pas se réduire à elle-même, et elle doit être complétée. A cette verticalité, il convient d’ajouter une approche par capillarité qui se fonde avant tout sur le capital humain de l’entreprise. C’est le principe de ce que l’on peut appeler le « Human DevOps », qui a pour but d’associer toutes les forces et les compétences de l’entreprise – en intégrant aussi bien les décideurs que les opérationnels – pour produire plus de valeur.
L’intelligence collective au service de la transformation continue
Le Human DevOps permet de faire participer tous les acteurs de l’entreprise dès les premières phases de réflexion, et non plus une fois que le projet est pensé et décidé. Il s’agit d’ajouter un axe culturel à l’axe technique, afin que tous partagent la même culture du changement et les mêmes convictions. Il ne faut pas simplement avoir le changement dans la tête, il faut aussi l’avoir dans les tripes. Cette culture doit se propager et infuser en permanence au sein de toutes les équipes, de sorte que la transformation devienne un état d’esprit indissociable de l’identité de l’entreprise et du rôle de chacun.
La transformation doit, en ce sens, être pensée comme une démarche continue associée à une stratégie des petits pas. L’objectif est de pouvoir mettre en application les phases des projets aussi rapidement que possible, quasiment en temps réel au fur et à mesure que le développement avance. Car un projet de transformation digitale, quel qu’il soit, ne sera plus valable en tant que tel dans deux ou trois ans. Il ne peut pas être une fin en soi.
Le concept d’agilité prend ici tout son sens. L’entreprise doit être agile dans la manière dont elle aborde la transformation, et elle doit également l’être dans la manière dont elle considère et gère ses ressources humaines. Les collaborateurs de nouvelle génération vont changer de métier à plusieurs reprises au cours de leur vie professionnelle. Il est donc essentiel de les faire évoluer et de leur donner les moyens de monter en compétences. Certes l’entreprise ne doit pas s’arrêter de faire entrer les talents de l’extérieur, mais elle doit s’occuper avant tout de l’évolution continue de son capital humain existant.
Le Human DevOps est à la fois une approche pour concevoir et mettre en œuvre la transformation, mais également une manière différente de penser l’entreprise dans son ensemble et dans son développement global. Plutôt que d’attaquer les problématiques de changement par les processus et la technique, il faut d’abord les aborder par les hommes. L’entreprise doit libérer ses compétences, à la fois pour les impliquer dans le changement et pour leur permettre d’évoluer en permanence. Cette démarche de Human DevOps est précisément ce qui permet d’aller au bout d’une transformation DevOps, qui vise à réunir le développement applicatif et l’opérationnel afin de fluidifier la production et réduire les délais de mise sur le marché. En libérant ses compétences, à la fois pour les impliquer dans le changement et pour leur permettre d’évoluer en permanence, l’entreprise fait de la transformation une culture commune, portée par tous les collaborateurs.