Hello Christophe, tout d’abord, merci d’avoir accepté cet interview qui a lieu dans le cadre de la seconde édition de notre newsletter à destination des startups pour lesquelles la tech est vitale ! La première édition a eu lieu avec Hugo Cornu, CTO de One Biosciences qui nous a recommandé de t'interviewer.
Je suis Christophe Pichon, 49 ans et père de trois filles. Diplômé de l'INSA Lyon en 1997, j'ai ensuite effectué mon service militaire avant de débuter ma carrière en 1998. J'ai travaillé pendant 15 ans dans le conseil, notamment chez Capgemini, Accenture et Microsoft Consulting, où j'ai occupé divers rôles allant du développement à l'architecture technique, avec une spécialisation sur .NET. Mon parcours s'est orienté vers la gestion de projets techniques dans des secteurs variés comme la musique, les cosmétiques (L'Oréal) et le nucléaire (COGEMA), mais aussi la gestion de grands projets pour la SNCF. J'ai également été directeur de projet, encadrant des équipes internationales, notamment une quinzaine d'ingénieurs dont cinq basés au Liban.
Après avoir accompagné plusieurs sociétés, j'ai rejoint Photobox où je gérais l'IT des usines du groupe en B2C. C’est un peu plus tard que j’ai rencontré Hugo chez Ouicar, où il était responsable de la data. Nous avons travaillé ensemble sur la refonte complète de leur plateforme, passant d'une architecture monolithique à une équipe technique de plus de 20 personnes pour construire les premières briques de leur infrastructure.
Novaxia est une société de gestion immobilière spécialisée dans les fonds immobiliers durables. En tant que DSI, je pilote une petite équipe avec mon adjoint, et nous nous concentrons sur l'amélioration du support aux utilisateurs ainsi que sur la méthodologie de gestion de projet. Nous travaillons également à intégrer des solutions cloud et à centraliser notre ERP sur Salesforce pour améliorer la collaboration entre les équipes.
L'intelligence artificielle représente une opportunité énorme pour Novaxia, notamment pour gérer la grande quantité de documentation dont nous disposons. Elle va nous permettre de simplifier l'accès aux informations et d'accélérer la rédaction de documents contractuels. Nous utilisons actuellement Copilot, qui nous aide à automatiser la création de comptes-rendus, la traduction et la mise en forme de présentations spécifiques, ce qui représente un gain de temps considérable.
Nous réfléchissons également à comment l’intelligence artificielle peut aider sur des sujets de big data, notamment pour identifier des biens immobiliers sur lesquels investir. Le potentiel est énorme dans les métiers du service. Nous avons déjà mis en place des groupes de travail pour explorer différents cas d’usage et tester des modèles IA disponibles sur le marché, tout en gardant une approche centrée sur les besoins métiers.
Le no-code a un vrai potentiel, mais il doit être encadré de manière très stricte.
Avec des équipes jeunes et technophiles, on risque de voir des solutions émerger de manière anarchique, ce qui peut devenir difficile à gérer. Cependant, pour des analyses internes, des tableaux de bord ou l'analyse de KPI, le no-code peut être un outil puissant, mais à manipuler avec précaution. Il faut adopter cette culture tout en restant vigilant pour éviter les dérives.
Je pense que l'avenir des systèmes d'information passera par une intégration de plus en plus forte des solutions cloud et des ERP, comme Salesforce, qui deviendra un véritable moteur pour l'extranet et la gestion des données. Nous voyons déjà comment cet outil se centralise et devient essentiel pour les entreprises de gestion, notamment grâce à ses intégrations avec d'autres outils comme Teams, Aircall, Zoom, ou encore Seeone. Salesforce est extrêmement puissant, et avec l'arrivée de lintelligence artificielle, il y a un potentiel énorme pour automatiser encore plus les processus métier et améliorer la prise en main des outils.
Je vois aussi une transformation avec des plateformes technologiques plus agiles, capables de répondre aux besoins métier en temps réel, tout en s'adaptant aux évolutions rapides du marché. Par exemple, l'intelligence artificielle va jouer un rôle crucial dans l'automatisation, la prise de décision, et l'analyse des données. Les entreprises qui sauront tirer parti de ces innovations auront un avantage compétitif important.
Le rôle de DSI est très différent selon le type de structure. En startup, c'est un métier de bâtisseur où il faut avoir les mains dans la technique tout en étant proche des équipes. Dans une ETI, le DSI devient un chef d'orchestre, coordonnant les différentes équipes et projets. Enfin, dans une grande entreprise, il faut être à la fois visionnaire et politicien, tout en restant à l'écoute des innovations pour fournir une stratégie au directoire.
Le principal sujet qui me préoccupe actuellement est de trouver de nouveaux relais de croissance dans un marché immobilier devenu complexe et incertain. L'immobilier est confronté à des défis importants, et mon rôle en tant que DSI est de voir comment, grâce à l'IT, nous pouvons identifier et exploiter de nouvelles opportunités.
Nous devons nous demander comment tirer le meilleur parti des ressources et des technologies que nous avons déjà en place. Il s'agit de faire évoluer nos systèmes et nos processus pour rester compétitifs, tout en recherchant des innovations qui peuvent apporter une vraie valeur ajoutée à l'entreprise. L’IT est souvent perçue comme un centre de coût, mais je crois fermement qu’elle peut devenir un moteur de croissance si elle est bien alignée avec les objectifs stratégiques de l’entreprise.
L’enjeu est donc de transformer les outils que nous utilisons en véritables leviers d’innovation et de performance dans un contexte économique difficile.
Je vous recommande Thomas Berger, DSI de La Centrale. C'est une personne très sympathique avec une vision pertinente des systèmes d'information. Nous avons travaillé ensemble et je pense qu'il apporterait une perspective intéressante à votre prochaine newsletter.