Si tout le monde valorise l’innovation managériale et sociale, le « comment » reste une aventure semée d’embûche. L’imposer est un contre-sens, l’attendre en espérant est un pari vague. A la DRHTS (Direction Ressources Humaines Transformation Santé-Sécurité) d’Enedis, nous avons choisi de la permettre en devenant sponsors des managers de dix régions volontaires : la démarche Pionniers est née de cette impulsion commune DRHTS-Régions il y a 2 ans. Placer les managers au cœur a été notre réponse…
Ceci dit, comment allier la force d’une entreprise nationale hiérarchisée (et qui garantit la sécurité électrique du pays 24H/24 par tous les temps) à la créativité des initiatives locales proches des clients et des acteurs de la transition énergétique ?
Nous sommes convaincus que les modes de travail doivent évoluer afin de développer, encourager l’esprit entrepreneurial et d’obtenir l’engagement du plus grand nombre au sein d’Enedis. Pour cela, pas de méthode toute faite mais une confiance dans les équipes, qui savent mieux que quiconque comment y parvenir. Les pionniers, ce sont des unités volontaires qui souhaitent expérimenter de nouvelles manières de travailler au service de la performance globale et durable d’Enedis.
Chaque unité pionnière avance avec son histoire, son contexte. C’est le chemin qui est important et cela implique aussi que l’on puisse s’égarer… ou que l’on puisse trouver une nouvelle voie. Réunies 3 fois par an lors de rencontres, les régions partagent leurs expériences et leurs sources d’inspiration (organisation apprenante, management agile et responsabilisant, principes de l’effectuation…) et mènent des learning expeditions. Une plateforme internet interne vient d’être lancée pour témoigner de ces expériences et inspirer les managers qui souhaiteraient se lancer dans les régions pionnières ou d’autres.
L’avenir ce n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre. - Antoine de Saint Exupéry
Les expérimentations menées par les régions pionnières sont toutes différentes. Certaines sont menées à l’échelle de toute la région, d’autres dans les équipes opérationnelles de 10 à 50 personnes. Ces innovations sont portées par des salariés, des managers de proximité et certaines par des membres de comité de direction et des dirigeants. En voici quelques illustrations : recrutement par les salariés, design des espaces de travail par les salariés, séminaires managers auto-organisés, journées salariés animés « par les salariés pour les salariés », entretiens annuels remplacés par des feedbacks au fil de l’eau ou des évaluations 360°, debrief de pratiques sur la base de chantiers filmés, autonomie sur les lieux et les horaires de travail des chargés de projet raccordement…
Toutes ces expérimentations ont permis de libérer l’initiative humaine et de faire en sorte que chacun, quel que soit son rôle dans l’entreprise, soit force de proposition, force d’action, force d’initiative et se sente suffisamment en confiance pour se lancer et faire gagner l’entreprise. Les retombées positives se mesurent à l’engagement des salariés et managers, aux résultats opérationnels et à la capacité à s’adapter et faire évoluer le fonctionnement interne au service des clients.
Quel rôle particulier jouent les dirigeants de ces régions pionnières ?
Ce sont dix dirigeants de régions pionnières qui ont répondu à l’appel pour promouvoir un management promouvant l’initiative et l’autonomie. Dix managers qui n’ont pas attendu un mot d’ordre national pour expérimenter avec leurs équipes de nouveaux modes d’organisation, de travail et de management. Dix responsables qui, loin des effets de mode, s’intéressent plus à ce qui se passe dans leurs équipes qu’à faire connaitre au Comex de l’entreprise le caractère époustouflant de leurs géniales initiatives.
Quel est le rôle de la DRHTS nationale ?
C’est une équipe nationale dédiée qui soutient les initiatives locales impulsées par ces 10 Régions sans jamais interférer sur la nature, l’objectif, le délai, les coûts, les ressources affectées à l’initiative mise en œuvre. Pour faire simple : quand bien même l’initiative en question paraîtrait hasardeuse, après en avoir indiqué les raisons à l’Unité concernée, l’équipe nationale fait tout pour aider à la mise en œuvre. Le socle de cet appui : aider à franchir le cadre de cohérence national, si toutefois l’initiative le nécessite. Cela peut se faire à deux conditions : la première est d’être informé en amont de l’initiative. La seconde condition est que l’initiative soit réversible.
Par exemple, une équipe souhaitant utiliser un quad pour acheminer du matériel sur des chantiers situés en zone rurale (plutôt que le porter à dos d’homme) a été autorisée à l’expérimenter même si l’engin ne faisait pas partie des engins homologués pour des raisons d’accidentologie passée.
Ces unités pionnières sont résolument autonomes : chacune d’entre elles autofinance les opérations qu’elle souhaite mener, sans avoir recours à de quelconques subsides supplémentaires au titre des expérimentations menées. Chaque Unité est également évaluée sur les mêmes critères que les Unités qui ne sont pas pionnières.
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