Paris, le 15 juin.
D'habitude, le réveil sonne à 7h00, mais aujourd'hui, ce n'est pas un jour comme les autres. Il est 6h30 du matin, le soleil est déjà levé. Je me rappelle qu'une grande journée s'annonce : CPPP, la première conférence internationale sur le C++ au cœur de Paris. Je prends le métro ligne 6 et j'arrive à Bir-Hakeim. C'est un arrêt célèbre pour les locaux comme pour les touristes qui veulent visiter la tour Eiffel ou le Champ de Mars. Cette fois-ci, ma destination est différente.
Dès que je descends du métro, j'allume le GPS pour suivre les indications : ma destination n'est pas loin, mais je ne veux pas être en retard. Sur mon chemin, je remarque des types avec leur sac à dos. D'après leur direction et leurs regards, je pense que nous avons la même destination. En effet, après quelques minutes de marche, nous arrivons au lieu de la réunion : l'Union Internationale des Chemins de fer (UIC). Il est 8 heures : Je suis à l'heure au CPPP 19.
Je vois déjà dans le hall d'accueil Vivien et Maxime. De plus, je vois d'autres visages familiers des réunions CPP de Paris ainsi que d'autres organisateurs et bénévoles. Plus tard, le directeur du lieu a visité notre stand d'exposition et a partagé un peu de l'histoire de l'UIC. En effet, il était clair que le lieu était tout à fait adapté à l'événement CPPP : outre sa dimension internationale où les membres de l'UIC du monde entier se rencontrent et travaillent, à l'intérieur du lieu, qui a été construit en 1962, on peut trouver plusieurs dons de ses membres : marbre, mosaïque, verre coloré, pour n'en citer que quelques-uns.
Les gens font déjà la queue pour obtenir leur badge de conférence et leurs cadeaux. Le petit-déjeuner est servi et tout le monde attend impatiemment le début de la conférence.
La conférence a débuté par une allocution de Kate Gregory. À première vue, son intervention n'était pas typique d'une réunion aussi technique puisqu'elle parlait d'émotions. Mais, comme elle l'a expliqué, ces émotions sont (également) exprimées par les programmeurs dans leur code, car ils développent des logiciels pour de multiples raisons : peur, arrogance, égoïsme et paresse. Son intervention a permis de mieux comprendre comment gérer les émotions et écrire de meilleurs logiciels.
Hana Dusikova m'a fait voyager jusqu'à mes années d'université où j'ai entendu parler pour la première fois des grammaires LL(1) et des automates (non) finis. En se basant sur leur théorie, elle a progressivement montré comment les implémenter en C++ pour fournir un pattern matching efficace en temps de compilation.
Mathieu Ropert a présenté une introduction aux algorithmes STL, qu'un programmeur C++ devrait considérer comme une boîte à outils essentielle. Il nous évite de réinventer la roue et permet ainsi d'obtenir un code plus propre sans pénalité de performance.
Dans une session de codage en direct très bien structurée et bien rythmée, Jérémy Demeule, avec son calme habituel, a montré pas à pas comment le puissant mais accessible clang-tidy permettait de détecter des constructions dans le code source C++ et de les transformer en constructions plus modernes.
Odin Holmes ou Odin le nerd, comme il aime à s'appeler, s'est plongé dans le monde des DSL. Odin a prévenu son public à l'avance, clairement conscient de la difficulté de son exposé. Je ne m'aventurerai pas plus loin.
Mon code est sûr... Vraiment ? Patricia Aas nous a fait reconsidérer cette affirmation, en passant par un processus d'exploitation de vulnérabilités. Elle nous a montré comment des fautes de segmentation pouvaient être délibérément produites et utilisées pour modifier le comportement d'un programme.
Loïc Joly a commencé son exposé avec une mission : nous apprendre à distinguer les différents types de sémantique de classe. De la règle des 5 à la sémantique de référence, il nous a guidés à travers un voyage qui nous a permis de découvrir non seulement son expérience technique, mais aussi un cadre de pensée pour la conception de programmes C++.
Enfin, Clare Macrae a présenté un exposé très intéressant sur la psychologie et les approches de la refactorisation du code hérité. Elle s'est concentrée sur la technique du test du maître d'or et sur la bibliothèque " ApprovalTest.cpp " qui permet de l'implémenter facilement en C++.
Cette journée a été rythmée par de nombreux autres exposés et rencontres intéressantes.
Un grand merci à l'équipe organisatrice, aux bénévoles, aux orateurs et aux participants qui ont rendu cette conférence possible et réussie ! Rendez-vous l'année prochaine, à CPPP 20.
En attendant, si vous n'avez pas pu venir ou que votre physique vous a empêché d'assister à toutes les sessions, réjouissez-vous, car les vidéos seront bientôt mises en ligne ! Nous serons heureux d'avoir vos commentaires et impressions sur cette première édition de CPPP à Paris !